LaureGervais Journal d'artiste

Installations

24/03/2019

Histoires & techniques.

Les installations sont considérées comme un genre artistique à part entière. Elles sont nées dans les années 70 (ou qualifiées comme telles depuis), en particulier à la suite du mouvement Dada qui cherchait à sortir du "cadre", décrocher les tableaux des cimaises et faire tomber les objets de leur piédestal...

Ci-contre, installation in situ avec vidéo, en 2012 à la Citadelle de Namur.

Théâtraliser l'espace

Des liens importants se sont tissés entre installations d'objets d'art et théâtre, en tant que présentation d'un propos mis en scène. Ce genre d'installation flexible est parfois modeste dans sa forme et immédiat dans son propos. Si on pouvait le qualifier, on dirait qu'il est éphémère, plutôt narratif et non-décoratif. Je pense, par exemple, à l'installation de la Cie What's Up vue récemment au XS Festival, photo prise par mes soins ci-contre.

Théâtraliser l'espace par la mise en scène d'objets et d'œuvres demande une vision de scénographe. En effet, l'artiste va envisager son exposition en tenant compte du déplacement des visiteurs et s'assurera que le travail soit vu comme une sculpture : sous tous ses angles. 

Au final, ce ne sont plus les œuvres qui sont exposées, c'est l'exposition elle-même qui le devient. Comme le montre en ce moment l'expo in situ de Michel Mazzoni au Botanique… 

Scénographe, chorégraphe, metteur en scène, curateur, réalisateur... Ces rôles se confondent lorsqu'il est question pour l'artiste de s'approprier un lieu, un temps. Pour présenter son travail à sa manière, avec toute la force de ses idées. C'est ça aussi, l'art contemporain ! Les rôles bougent, ils doivent bouger.

Ann Véronica Janssens
Ann Véronica Janssens

Art immersif, summum de l'installation

L' Art Immersif est sans doute le summum de l'art de l'installation in situ comme genre artistique. On le trouve chez Ann Véronica Janssens ci-dessus où il est question de perte de repères dans un brouillard orangé et de la création d'une nouvelle dimension. Le visiteur est l'expérimentateur et devient le sujet principal de l'œuvre. On retrouve cette expérience avec Olafur Eliason, que je considère comme le maître en la matière. Il réinvente, par exemple, un monde minéral à l'intérieur d'un musée ou crée des projections d'ombres portées qui nous plongent dans une réalité parallèle.

O.Eliason - Fondation Vuitton 2015 en famille
O.Eliason - Fondation Vuitton 2015 en famille

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