LaureGervais Journal d'artiste

Les techniques mixtes

20/11/2018

Histoires et techniques 

Apparues dans la foulée du renouveau créatif né après la seconde guerre mondiale, les "techniques mixtes" font désormais partie intégrante du paysage des expositions. Utilisation de déchets domestiques, assemblages déposés au sol de l'espace d'exposition, mixages avec ou sans matériaux nobles… 

Les techniques mixtes appartiennent, d'après Nathalie Heinich, au paradigme de l'art contemporain.

Diversification des matériaux artistiques

A grande ou à petite échelle, tout est potentiellement un matériau artistique : les déchets industriels, les branches et feuillages du parc d'à côté, le gobelet en plastique de bébé, l'utilisation des feutres surligneurs fluo… 

L'acte de création investit les lieux de la vie quotidienne. L'artiste détourne les matériaux de leurs usages communs pour les transmuter en objets d'art souvent éphémères, leur conférant ainsi un sens nouveau.

Exposition & réactions mixtes

A l'approche de l'exposition de fin d'année, dans l'atelier de peinture où je créais les Brèves des Cosmes, je me demandais ce que j'allais écrire sur le petit carton informatif : "Huiles sur photocopies… ou ?". Mon professeur me répondit du tac au tac : "Toi, c'est du mixed media"!

A l'exposition, les commentaires étaient tout aussi mixtes. Allant des regards sensibles, curieux à des interjections fâchées des peintres purs et durs. Une femme particulièrement offensée me dit: "Pff ! Ce n'est pas de l'art!". Je me suis sentie dans l'entre-deux, dans l'avant et l'après peinture en même temps.

Très vite, j'ai compris pourquoi je rendais certains sceptiques. C'était la question de la noblesse du support, de la qualité de l'œuvre, de l'histoire de la peinture que je bafouais. À l'époque, les feuilles sans acides pour imprimantes à jet d'encre n'existaient pas. Par conséquent, l'acidité des feuilles de photocopies allait progressivement modifier l'œuvre et sa pérennité, donc sa valeur… Acceptable pour moi : à l'image de la nature, fragilité et auto-destruction sont intrinsèques dans les originaux de BREVES DES COSMES. Et les brèves ne seraient plus brèves si elles s'inscrivent dans le long terme de leur création.

Série Brèves des Cosmes - "Première Mention" du concours Pierre-Paul Hamesse en 2006.

Ci-contre Coffret de reproductions numériques petit format sur papier Museum signées & numérotées.